DRH en temps de crise : entre gestion de l’urgence et préparation d’un avenir incertain.

La crise sanitaire a mis en avant de nombreux métiers parfois cachés ou ignorés. Les DRH représentent également une profession qui aura été, et redevient, l’un des grands acteurs de la période.

Dans ce moment de crise, les DRH gèrent en parallèle trois missions complexes :

La première mission consiste à poursuivre un certain nombre de tâches du périmètre RH habituel, mais de manière à la fois revisitée et renforcée. En effet, la paie devient plurielle car s’y ajoutent plusieurs données, notamment celle du chômage partiel. L’enjeu de la gestion des risques psycho-sociaux devient également essentiel quand il était, jusque-là, lié seulement à quelques situations spécifiques.
Ainsi, leurs tâches RH administratives, tout comme les missions à fortes plus-value RH, sont non seulement quotidiennes, mais rendues très complexes par les modifications régulières de protocole.

Leur rôle consiste ainsi à s’assurer que les conditions de travail et de sécurité soient respectées sur le terrain, et que les collaborateurs confinés disposent de ce qui est utile pour télé-travailler. Les DRH doivent aussi trouver des solutions pour construire avec les managers des outils efficaces permettant de s’assurer que les équipes se portent bien, sans pour autant entrer trop dans les questions personnelles.

La deuxième mission des DRH est d’appuyer et de soutenir les managers en leur proposant des repères pour gérer leurs équipes en période très complexe. Que ces équipes aient des métiers « essentiels » sur le terrain ou qu’ils soient confinés à leurs domiciles, les DRH construisent des outils pour que les managers soient épaulés dans la gestion « humaine » de la situation.

La troisième mission des DRH est d’être eux-mêmes managers en ces temps complexes. Ainsi, ils vivent, comme tous les managers et toutes les équipes, la situation délicate du travail depuis leur domicile.
Et, par ailleurs, ils doivent également, apprendre à gérer à distance leurs équipes surchargées professionnellement et, parfois peut-être, en charge d’enfants petits à la maison.
Ainsi, travaillant sur des missions essentielles – le salaire, la sécurité et le bien-être, les DRH sont au cœur de la gestion de la crise du coronavirus. Ils le sont à triple titre : acteur indispensable pour les collaborateurs, appui pour les managers et eux-mêmes en situation de management.

PENDANT LA CRISE

Les DRH effectuent des missions utiles à la stratégie des entreprises qui les emploient. Leur rôle est ainsi déterminé par le type d’entreprise pour laquelle ils travaillent.

Dans les moyennes et petites entreprises, les effets de cette terrible année 2020 sont visibles, immédiats et redoutables, particulièrement avec cette deuxième vague et le re-confinement. Les aides de l’État permettent, dans certains cas, mais malheureusement pas dans tous, d’avancer encore pendant la période, le chômage partiel ayant pu, ou pouvant, favoriser l’espoir d’une reprise dans un futur où chacun pourrait ressortir et consommer.

Pour ces entreprises, le DRH a un rôle renforcé d’appui administratif, juridique, technique et humain pour passer le moment si difficile et, parfois, gérer les plans qui s’ensuivent. Ou, quand cela est possible, il organise le chômage partiel et les plans d’actions sécuritaires, qu’ils soient présentiels ou distanciels.

Globalement, les DRH appuient les efforts des équipes qui permettront, dans certains cas, de reprendre
une activité identique, nouvelle ou modifiée après ces mois de crise sanitaire.

Dans les grandes entreprises, même si personne n’ignore les conséquences à long terme, le contexte permet souvent – ponctuellement – de mieux passer la période de crise étant donné la taille de la structure. Dans plusieurs de ces entreprises, les messages des directions centrales sont parfois plus positifs. L’idée est d’encourager plutôt que de décourager pendant la période. L’organisation, pour une grande entreprise, est en effet complexe en tant que telle. Elle doit maintenir l’activité pour des collaborateurs ayant des dizaines de métiers différents. La crise demande d’agir, même si personne n’ignore que demain sera à reconstruire autrement.

APRÈS LA CRISE

Ce deuxième épisode fort de la crise du coronavirus remet le métier de DRH dans une gestion de l’urgence sur tous les domaines. Pour autant, ces professionnels savent combien la sortie de crise nécessite d’être anticipée.

D’une part, le sens du travail sera fortement réinterrogé. A la fois par les collaborateurs les moins bien payés, dont les métiers furent jugés « essentiels » tout au long de l’année 2020, et par des salariés qui seront passés, en deux jours, du présentiel obligatoire à du télétravail improvisé. Les managers eux-mêmes reverront forcément leurs pratiques et les DRH seront mis au défi de donner encore plus de sens au travail.

Ensuite, dans les équipes, rien ne sera plus jamais comme avant. Les managers seront transformés et leurs pratiques le seront aussi. Qu’ils choisissent de reprendre comme avant ou de nourrir leur management des expériences de cette si longue crise, les équipes seront bouleversées par ces mois de confinement et de multiples réorganisations.

Enfin, le sujet principal sera celui de la pérennité de l’emploi et des mobilités professionnelles qui suivront la crise. Le DRH devra y réfléchir avec des paramètres délicats allant d’un besoin immédiat de sauver l’entreprise en réduisant les effectifs, à celui de préparer une reprise plus tardive qui ne se fera qu’avec de la main d’œuvre experte. Ainsi, la mobilité professionnelle sera bien l’enjeu de la sortie de crise.

Le DRH a un rôle majeur dans la réflexion sur l’ « après ». Il doit à la fois gérer la pérennité de l’emploi à court et moyen terme, soutenir les managers dans des rôles qui seront si nouveaux dès la sortie de la crise sanitaire, et également se préparer à la demande de sens qui émergera de ces mois si difficiles.

EN CONCLUSION

Depuis plusieurs mois, le DRH apporte une contribution efficace et multi-facettes. Il gère les effectifs des
entreprises, la paie ou le chômage partiel, les risques psycho-sociaux pour les collaborateurs à domicile et
la sécurité de ceux qui sont sur le terrain. Il sait aussi que la situation de crise sera suivie d’une reprise à
préparer, si difficile cela soit-il de s’y projeter.

Ainsi, les DRH organisent à la fois la situation provisoire de la crise et contribuent à la préparation de sa sortie… tout en étant eux-mêmes impactés par l’ensemble de ces sujets, du télétravail à la pérennité de leur emploi.

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